Coup de gueule : La foire aux manipulations des « buka lokuta », par Joseph Pululu (AEM)

 

Un gros mensonge repris allègrement par tous les médias occidentaux et même congolais, alors que l’on peut facilement prouver qu’à plusieurs reprises et même sous Mobutu, les Congolais ont pu se désigner des représentants par un vote dans des conditions on ne peut plus démocratiques. C’était le cas en 1967 et 1978, comme l’ont soutenu sur les ondes de radio Mangembo(www.mangembo-fm.com) , Anicet Mobe Fansiama et Norbert Mbu Mputu, intervenant dans l’émission le Grand Likita sur les enjeux du processus électoral au Congo.

Mais que ne dira-t-on pas, pour vendre l’idée, l’envie des Congolais de voter, de justifier des choix des officines occidentales et de présenter des favoris, complètement impopulaires à Kinshasa, la capitale ? Le mensonge, encore une fois, va faire son œuvre pour minorer le poids de ce centre intellectuel et industriel par rapport au reste de la RD Congo.

Le Kinois est présenté aujourd’hui comme un paresseux, grand enfant de jusqu’à 40 ans, incapable de voler de ses propre ailes et vivant encore chez papa et maman. Alors que le Kinois dit « mwana kolo lopango afutelaka té – le fils du propriétaire ne peut pas louer ». Où sont donc les chercheurs pour rétablir la vérité ?

Et comme si cela ne suffisait pas, il faut en plus mentir et piller le patrimoine culturel et linguistique congolais avec comme objectif : réduire l’influence de Kinshasa aux yeux de l’opinion internationale. Le lingala devient ainsi dans la presse internationale la langue de l’Ouest, alors que le swahili, serait la langue de tout le Congo. Et sans vergogne, on retrouve dans les dépêches de l’AFP et de l’AP, repris par les médias français et belges, les mots comme « Kisanola » ou peigne dénomination d’une danse kinoise et mot lingala par excellence, présenté comme mot swahili, comme dans ce reportage de l’AFP repris par le Nouvel observateur du 1er août 2006 « Dans certains centres électoraux de la capitale du Nord-Kivu (est), les électeurs ont noirci, à force de la pointer du doigt, la ligne où est annoncée la victoire écrasante de Kabila, le président sortant. Des scores qui avoisinent parfois les 90%.

"C’est une correction", "kisanola" (expression signifiant en swahili, la langue de l’est, « on les a peignés ») : les rires et plaisanteries fusent parmi les électeurs qui viennent de découvrir les faibles résultats de deux vice-présidents candidats, Azarias Ruberwa et Jean-Pierre Bemba »

Je veux bien croire qu’avec la libéralisation des médias, à Goma on est au courant des nouvelles danses kinoises, mais de là à attribuer le « Kisanola » au swahili, la ficelle est un peu grosse ! Lokuta monene !

Comme on le voit, ces incohérences s’entretiennent bien et comme les moteurs de recherches d’ Internet sont de plus en plus sophistiqués, ce qui est utilisé à des fins d’enjeux électoral, deviendra référence, et dans la presse internationale, personne ne pourra rendre au mot lingala « Kisanola » sa vraie origine.

Mais comme disent les « Kinois « Lokuta eyaka na ascenseur, vérité eyaka na makolo », un peu pour dire que le mensonge prend l’ascenseur et précède la vérité, la vérité plus lente finit toujours par s’imposer. Cette vérité, dans l’euphorie de leurs manipulations, les menteurs – « Buka Lokuta » l’oublient souvent un peu vite ! | Joseph Pululu

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.